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ne fait que rouvrir sa plaie, que le temps seule auroit fermée.
Les vengeances entreprises pour une cause commune sont presque toujours heureuses, comme le prouvent assez les succès des conjurations formées pour venger la mort de Jules-César[1], celle de Pertinax et celle de Henri III, roi de France. Mais il n’en est pas de même des vengeances particulières : disons plus, les hommes vindicatifs, dont la destinée est semblable à celle des sorciers, commencent par faire beaucoup de malheureux, et finissent par l’être eux-mêmes[2].
- ↑ Reste à nous faire croire que la cause d’Octave et d’Antoine étoit plus juste que celle de Brutus et de Cassius.
- ↑ Un Pape avouoit à un de ses confidens qu’il ne s’étoit élevé si haut qu’à la faveur de dix mille impertinences patiemment endurées, qu’en paroissant aux Cardinaux le sot qu’ils cherchoient pour la couronner, et régner sous son nom. L’homme supérieur à la colère et à la vengeance finit presque toujours par l’emporter sur ses rivaux ; car, tandis qu’on s’amuse à se venger, on n’avance pas. La
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