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tinction, alors ce mécontentement, fût-il encore secret, regarde la totalité du gouvernement et le prince même.

Nous terminerons cet article par une observation générale sur l’envie ; savoir, 1°. que de toutes les affections humaines c’est la plus constante et la plus opiniâtre ; au lieu que les autres passions ne se font sentir que de temps en temps, et à raison des causes accidentelles qui les excitent et les provoquent. Ainsi on a eu raison de dire qu’il n’est jamais fête pour l’envie ; car elle est toujours en action et trouve par-tout son aliment. On a observé aussi que l’envie, ainsi que l’amour, fait tomber dans un état de langueur celui qui en est atteint : effet que les autres passions ne produisent point, parce qu’elles sont moins continues et nous donnent plus fréquemment du relâche. C’est aussi la plus basse et la plus avilissante de toutes les passions. C’est pourquoi l’Écriture sainte en a fait l’attribut propre et spécial du démon, qui va pendant la nuit semer de l’ivraie parmi le bon grain : car

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