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ractère, je m’en charge et je les exécute. Mais pour revenir à notre sujet, et suivre ce que nous avons commencé à dire, je dis donc que les philosophes se sont choisis, dans la morale, une certaine masse de matière pompeuse, éclatante, et qui leur paroissoit la plus propre pour faire ressortir la pénétration de leur esprit et la vigueur de leur éloquence. Mais tout ce qui pouvoit enrichir la pratique, comme ils n’auroient pu le brillanter aussi aisément, ils l’ont en grande partie supprimé.

Cependant, ces écrivains si superbes n’auroient pas dû désespérer d’obtenir ce succès que le poëte Virgile avoit osé se promettre, et qu’il a en effet obtenu : poëte qui n’a pas fait avec moins de gloire briller son éloquence, son génie et son érudition, en entrant dans les détails de l’agriculture, qu’enchantant les exploits héroïques d’Énée.

Je sais, dit-il, combien il est grand et difficile de surmonter la sécheresse d’un tel sujet, et de donner de l’éclat à ces minces détails.

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