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ne le pense communément. En effet, ce n’est pas sans raison que, parlant de la manière dont le vice se cache, le poëte a dit :

Souvent le vice se cache à la faveur de sa ressemblance avec la vertu voisine.

Si donc nous apercevons en nous quelque défaut, nous devons tâcher d’emprunter le personnage et l’habit de la vertu voisine, pour le cacher sous son ombre. Par exemple, l’homme tardif et pesant doit se donner pour un homme grave ; le lâche, pour un homme doux ; et ainsi des autres. Un autre expédient qui n’est pas moins utile, c’est d’alléguer quelque prétexte plausible, et de répandre dans le monde quelque raison vraisemblable qui paroisse nous empêcher d’employer toutes nos forces ; de manière que ce que dans le fond nous ne pouvons, nous ayons l’air seulement de ne le pas vouloir.

Quant à ce qui regarde la confiance, elle est certainement un remède impu-

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