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Mais lorsque c’est par sa faute qu’on est tombé dans le malheur, alors les pointes de la douleur se tournent vers le dedans ; elles fouillent plus avant dans notre âme et y font des blessures plus profondes.

Réfutation.

Ce sophisme trompe, 1°. en ce qu’on n’y a point égard à l’espérance qui est le grand antidote de tous les maux. En effet, il est souvent en notre pouvoir de réparer nos fautes ; quant à celles de la fortune, nous n’en sommes pas les maîtres. Aussi Démosthènes, parlant à ses concitoyens, leur tient-il souvent ce langage : ce qui vous décourage, lorsque vous envisagez le passé, est ce qui doit vous encourager, si vous tournez vos regards vers l’avenir. De quoi s’agit-il donc ? de cela même que c’est votre propre faute, votre propre incurie qui a ruiné vos affaires ; car si, en tout, vous eussiez fait ce qu’on avoit droit d’attendre de vous et que malgré tous vos efforts, vos affaires fussent

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