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elle-même et d’ailleurs éminemment cultivée par les écrivains. Or, aux yeux de qui sait attacher aux choses leur véritable prix, l’éloquence le cède de beaucoup à la sagesse ; et nous voyons à quelle distance celle-ci laisse l’autre derrière elle, si nous en jugeons par les paroles qu’employa Dieu même en parlant à Moyse, lorsque celui-ci refusa l’emploi qu’il lui avoit conféré ; alléguant la difficulté de sa prononciation : tu as sous ta main, Aaron, qui te servira d’orateur ; et toi, tu seras pour lui comme un Dieu. Mais si nous parlons des fruits et de l’estimation populaire, la sagesse le cède de beaucoup à l’éloquence ; et c’est ainsi que s’exprime Salomon à ce sujet : celui dont l’esprit est sage, sera qualifié d’homme prudent, Quant à celui dont l’éloquence est douce, son rôle sera encore plus brillant : paroles par lesquelles il fait entendre assez clairement que la sagesse peut bien procurer une certaine réputation, exciter une certaine admiration ; mais que dans les affaires

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