< Page:Bacon - Œuvres, tome 6.djvu
Cette page n’a pas encore été corrigée

tités totales, et bien certain qu’elles n’ont souffert aucun déchet ; que rien n’a transpiré au dehors, ne s’est exhalé. Alors, comme la nature même s’oppose à tout anéantissement, pour peu que l’art parvienne à empêcher la déperdition ou l’évaporation de la moindre partie, il en résultera dans les corps des altérations intimes et profondes. Et il est à ce sujet une opinion très fausse qui s’est accréditée ; opinion qui, pour peu qu’elle fût vraie, détruiroit tonte espérance relativement à la conservation de la quantité totale sans déchet ; on s’imagine que les esprits des corps, et l’air, atténués par une forte chaleur, ne peuvent être renfermés, retenus dans aucun vaisseau clos ; qu’ils s’ouvrent toujours quelques passages par les pores les plus subtils de ces corps, et s’échappent par ces issues[1]. La véritable source de ce préjugé n’est

  1. Les vaisseaux les plus épais, les plus compacts et les mieux clos, sont des espèces de cribles dont le feu agrandit les trous.
Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.