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Ô buste, idolâtré de mon enfance folle,
Buste mystérieux que je revois ce soir !…
Quand rien, rien dans mon cœur n’a plus une auréole,
Tu rayonnes toujours, jaune, dans ton coin noir,
Ô buste ! ma première idole !

Tous les bustes vivants que j’ai pris sur mon cœur
S’y sont brisés, usés, déformés par la vie…
Leur argile de chair s’est plus vite amollie
Que ton argile, ô buste ! immobile effigie
Et du temps inerte vainqueur !

Toi seul n’as pas bougé, buste ! forme et matière,
La vie, en s’écoulant, n’a pu rien t’enlever…
Mon rêve, auprès de toi, je le viens achever…
Je songerai de toi jusques au cimetière,
Mais, ô buste ! après moi, quel cœur fera rêver
Ton argile, — sur ma poussière ?…



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