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LE CID
À Georges Landry
Un soir, dans la Sierra, passait Campéador.
Sur sa cuirasse d’or le soleil mirait l’or
Des derniers flamboiements d’une soirée ardente,
Et doublait du héros la splendeur flamboyante !
Il n’était qu’or partout, du cimier aux talons.
L’or des cuissards froissait l’or des caparaçons.
Des rubis grenadins faisaient feu sur son casque,
Mais ses yeux en faisaient plus encor sous son masque…
Superbe et de loisir il allait, sans pareil,
Et n’ayant rien à battre, il battait le Soleil !
Et les pâtres penchés aux rampes des montagnes
Se le montraient flambant, au loin, dans les campagnes,
Comme une tour de feu, ce grand cavalier d’or,
Et disaient : « C’est saint Jacque ou bien Campéador ! »
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