< Page:Barbey d’Aurevilly - Poussières.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Nénuphars blancs, ô fleurs des eaux rêveuses,
Si vous rêvez, à quoi donc rêvez-vous ?…
Car pour rêver, il faut être amoureuses,
Il faut avoir le cœur pris… ou jaloux ;
Mais vous, ô fleurs que l’eau baigne et protège,
Pour vous, rêver… c’est aspirer le frais !
Nénuphars blancs, dormez dans votre neige !
Je ne vous cueillerai jamais !

Nénuphars blancs, fleurs des eaux engourdies
Dont la blancheur fait froid aux cœurs ardents,
Qui vous plongez dans vos eaux détiédies
Quand le soleil y luit, Nénuphars blancs !
Restez cachés aux anses des rivières,
Dans les brouillards, sous les saules épais…
Des fleurs de Dieu vous êtes les dernières !
Je ne vous cueillerai jamais !



    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.