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LA MAÎTRESSE ROUSSE


Je pris pour maître, un jour, une rude maîtresse,
Plus fauve qu’un jaguar, plus rousse qu’un lion !
Je l’aimais ardemment, âprement, sans tendresse,
Avec possession plus qu’adoration !
C’était ma rage, à moi ! la dernière folie
Qui saisit, ― quand, touché par l’âge et le malheur,
On sent, au fond de soi, la jeunesse finie…
Car le soleil des jours monte encor dans la vie,
Qu’il s’en va baissant dans le cœur !

Je l’aimais ! et jamais je n’avais assez d’elle !
Je lui disais : « Démon des dernières amours,
« Salamandre d’enfer, à l’ivresse mortelle,
« Quand les cœurs sont si froids, embrase-moi toujours !

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