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LES SPECTRES
À M. B.
Vous les connaissez bien ces amants des clairières,
Ces spectres, revenant, de la tombe transis,
Sous la lune bleuâtre et ses pâles lumières…
Ils dansent dans les cimetières,
Mais dans mon cœur, ils sont assis.
Ils sont là, tous, assis avec mélancolie,
Dans l’immobilité des morts, sous leurs tombeaux :
Et pâles et navrés, croyant qu’on les oublie,
Ils ne se doutent pas qu’ils sont pour nous la Vie,
Plus puissants qu’elle et bien plus beaux !
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