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Il faut tirer du front, et haleter des flancs,
Marcher pleins de sueur, et, pour plus de misère,
Être souvent battu par la verge étrangère.


Salvator.


Heureux, heureux pêcheur ! Il te reste la mer,
Une plaine aussi bleue, aussi large que l’air !
Comme un aigle lassé de son rocher sauvage,
Quand le souffle de l’homme a terni ton visage,
Lorsque la terre infecte a soulevé tes sens,
Tu montes sur ta barque, et de tes bras puissans,
Tu cours au sein des flots laver ta plaie immonde ;
La rame en quatre coups te fait le roi du monde.
Là, tu lèves le front, là, d’un regard vermeil,
En homme saluant la face du soleil,
Tu jettes tes chansons, et si la mer écume,
Si le bruit de la terre avec son amertume
Te revient sur la lèvre, au murmure des flots
Tu peux sans crainte encor murmurer tes sanglots.

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