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VERTIGO, à sa fenêtre.

Bonjour, señorita Manuelita !… Déjà levée ?


MANUELITA.

Comme vous le voyez, Señor Vertigo !


VERTIGO.

M’aimez-vous aujourd’hui ?


MANUELITA.

Pas plus qu’hier.


VERTIGO.

Méchante ! Ça serait si gentil, pourtant, de réunir en une seule, nos deux hôtelleries, de confondre nos deux enseignes !… Au Crocodile et à l’Espérance réunis !… Refuser la main du premier aubergiste d’Elizondo, du meilleur serpent de la paroisse, du meilleur tailleur, du facteur de la poste, de l’homme universel enfin !…

(Il rentre.)


MANUELITA.

L’ennuyeux personnage !… La sotte chose qu’un homme, quand il vous aime et que vous ne l’aimez pas !…

(Elle rentre.)


Scène II.

VERTIGO, sortant de chez lui.
AIR.
En tous les métiers, moi, j’excelle !
À tous les emplois je suis bon
Et voilà pourquoi l’on m’appelle
Le grand factotum du canton.
Magister, aubergiste,
Tailleur et perruquier,
Oculiste, dentiste,
Facteur, ménétrier,
Serpent, apothicaire
Et maréchal-ferrant…
Quel autre, pour lui plaire
En pourrait dire autant ?
Je fais la confiture,
Suis roi des musiciens,
J’enseigne la peinture,
C’est moi qui tonds les chiens.
Je suis bon pédicure,
Et je détruis les rats :
Faible nomenclature
De mes nombreux états.
Partout on me réclame
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