< Page:Bouilhet - Dernières chansons.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

et La Fontaine, — et tout son romantisme ne l’empêchait pas d’exalter Voltaire.

Mais il haïssait les discours d’académie, les apostrophes à Dieu, les conseils au peuple, ce qui sent l’égout, ce qui pue la vanille, la poésie de bouzingot, et la littérature talon-rouge, le genre pontifical et le genre chemisier.

Beaucoup d’élégances lui étaient absolument étrangères, telles que l’idolâtrie du XVIIe siècle, l’admiration du style de Calvin, le gémissement sur la décadence des arts. Il respectait fort peu M. de Maistre. Il n’était pas ébloui par Proudhon.

Les esprits sobres, selon lui, n’étaient rien que des esprits pauvres ; et il avait en horreur le faux bon goût, plus exécrable que le mauvais, toutes les discussions sur le Beau, le caquetage de la critique. Voici qui en dira plus long : c’est une page d’un calepin ayant pour titre Notes et projets — Projets !


« Ce siècle est essentiellement pédagogue. Il n’y a pas de grimaud qui ne débite sa harangue, pas de livre si piètre qui ne s’érige en chaire à prêcher ! Quant à la forme, on la proscrit. S’il vous arrive de bien écrire, on vous accuse de n’avoir pas d’idées. Pas d’idées, bon Dieu ! Il faut être bien sot, en effet, pour s’en passer au prix qu’elles coûtent. La recette est

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.