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M. ANDRÉ ANTOINE


C’est une histoire fort pittoresque que celle d’André Antoine, et qui mérite d’être contée ; elle est liée au mouvement littéraire le plus original de cette fin de siècle ; elle témoigne d’une ténacité, d’un courage, d’une énergie remarquables. L’homme qui parvint avec ses seules ressources, qui étaient très médiocres, à fonder une œuvre, à secouer l’opinion publique, à créer un mouvement d’idées dont l’influence n’est pas éteinte, à donner l’essor à une génération de dramaturges et de comédiens, celui-là, quels que soient ses défauts, mérite d’être honoré. Il eut le goût de son art, il eut la foi qui soulève les montagnes.

Il naquit à Limoges d’une famille très humble : d’une mère servante et d’un père cordonnier. Après avoir reçu à l’école primaire quelques éléments d’instruction, il s’en vint à Paris chercher les moyens de vivre. Il eût voulu achever ses études, mais, faute de ressources, il dut entrer chez un agent d’affaires de


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