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raccommodeuse de dentelle et vous faire une position

meilleure.

— C’est bien mon intention.

— Mais l’anglais ne suffit pas. Une famille respectable ne prendra jamais une institutrice dont tout le bagage se composera d’une langue étrangère plus ou moins bien connue.

— Je sais encore autre chose.

— Oh ! certainement ; vous savez tricoter, faire du filet, broder des mouchoirs et des cols. Avec cela vous n’irez pas bien loin. »

Elle ouvrit la bouche pour me répondre et s’arrêta, pensant probablement que l’entretien se prolongeait un peu trop.

« Répondez-moi, repris-je avec impatience ; je n’aime pas qu’on ait l’air d’approuver mes paroles quand on n’est pas de mon avis, et il est certain que vous alliez me contredire.

— J’ai suivi des cours de grammaire, d’histoire, de géographie et d’arithmétique, monsieur, bien que je ne sois jamais allée en pension.

— Bravo ! Mais comment avez-vous fait, puisque votre tante ne pouvait pas vous en fournir les moyens ?

— J’y suis parvenue en me livrant à la sotte occupation qui a tout le mépris de monsieur : j’ai raccommodé de la dentelle.

— Vraiment ! oh ! ce serait pour vous un excellent exercice que de me dire en anglais à quel résultat, vous êtes arrivée par un semblable moyen.

— J’avais prié ma tante, dès notre arrivée ici, de me faire apprendre à raccommoder la dentelle ; ce n’était pas difficile. Quelques jours après, j’avais déjà de l’ouvrage : car, dans ce pays-ci, toutes les dames ont de vieilles dentelles fort précieuses, qu’il faut raccommoder chaque fois qu’on les blanchit. Aussitôt que j’eus gagné

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