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Et quel reproche en effet lui pourrais-je adresser qui la flattât plus délicieusement ? Mais si je prétendais lui contester le titre qu’elle s’arroge de représenter le pouvoir de l’esprit ; si j’entreprenais de lui faire voir que toutes les idées dont nous vivons aujourd’hui, qui forment en quelque manière la substance de l’intelligence contemporaine, nous étant venues des Kant et des Hegel, des Comte et des Darwin, des Claude Bernard et des Pasteur, des Taine et des Renan, la presse, après avoir souvent commencé par les railler, n’a rien fait, ou peu de chose, pour les répandre ou pour les développer ; si je tentais enfin de lui prouver que tous ses « organes » ensemble, et toutes ses forces conjurées, très capables, trop capables, de renverser un ministère, — et un gouvernement s’il le faut, – ne le sont pas, hélas ! d’empêcher la foule de déserter les

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