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et dont le temps a fixé les traits vigoureux,

et quelle admirable logique ils gardent dans leurs antinomies, et à quel point ils méritent, avec l’admiration qu’on ne leur marchande pas, la sympathie qu’ils semblent si peu désirer…



Chacun d’eux a fait un grand nombre d’efforts musculaires, ou, assisté aux efforts des autres, ou, s’il ne pouvait ni en accomplir ni en voir, les a figurés en lui — c’est tout un ! — et il leur attribue presque, sinon absolument, la même valeur et la même noblesse qu’aux efforts d’ordre moral. Les victoires, et les défaites aussi glorieuses que des victoires, obtenues par les muscles, tiennent dans son souvenir une plus large place que les victoires dues à la dextérité intellectuelle ; d’ailleurs, il assigne à toutes des causes pareilles : endurance, maîtrise de soi, – belles choses qui viennent aussi des muscles !

Si un objet quelconque le sollicite, l’image d’une lutte physique s’impose d’abord, et ses bras, ses jambes, se chargent d’énergies comme à l’instant de combattre. Cela se passe ainsi, même s’il ne pratique aucun sport, il suffit que l’idée de la puissance musculaire et celle de la dignité humaine se confondent dans son cerveau, au point d’être quasi-inséparables : il suffit qu’il soit un Anglais ! À la minute précise où naît le vouloir, ses muscles, prenant la direction de toute l’affaire,

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