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chez soi, d’y trouver une étrangère ? » Il aimait mieux aller chercher les étrangères chez elles, et souvent il en avait été bien accueilli ; mais il n’avait jamais pris les femmes au grand sérieux ; il était un peu sceptique à leur endroit, et il les avait quittées avant qu’elles le quittassent. A cinquante ans, il avait enrayé ; à soixante, il avait dételé. Le marquis de Miraval était un sage, d’autres diront que c’était un égoïste ; c’est une distinction qui n’est pas toujours facile à faire.

Qu’il fût un égoïste ou un sage, le marquis de Miraval avait pour sa nièce, la comtesse de Penneville, une sincère affection, et il se fit un devoir de répondre à sa lettre presque courrier par courrier ; il ne faut pas faire attendre les hépatiques. Sa réponse était ainsi conçue :

« Ma chère Mathilde, je regrette infiniment qu’on te dérange dans ta cure en te donnant des désagréments et des soucis ; c’est la pire des maladies, quoiqu’on n’en meure pas. Mais de quoi donc s’agit-il et de quoi se mêle Mme Corneuil ? que peut-il y avoir entre cette femme que tu ne connais pas et la comtesse de Penneville ? Je demande un prompt éclaircissement. En attendant, puisque tu le désires, je vais t’expliquer de mon mieux qui est Mme Corneuil, qu’au demeurant je

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