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du plus beau rouge ; il aimait mieux les cheveux blonds, mais il prit galamment son parti.

« Bénie soit Sa Majesté le Hasard ! s’écria Mme Véretz. Vous êtes mon prisonnier, monsieur la marquis ; rendez-vous à discrétion. »

Il lui offrit son bras, en lui disant :

« Mon geôlier me plaît beaucoup, chère madame.

— Je vous dispense d’être galant, répondit-elle. Je vous demande seulement de me parler à cœur ouvert, si toutefois c’est une chose à demander à un diplomate. Voyons, voulez-vous être sincère !

— Je le serai autant qu’Amen-Heb, surnommé le Véridique, lui dit-il, intendant des troupeaux d’Ammon et grammate principal.

— Convenez d’abord que j’ai le droit de vous questionner. Votre conduite à notre égard n’a-t-elle pas été singulière ? Depuis le jour où M. de Penneville vous a présenté à nous, vous avez pris à tâche de nous éviter, de nous fuir.

— Oh ! croyez, madame…

— En vérité, qu’avons-nous bien pu vous faire ? Vous avez sûrement découvert que je suis une sotte.

— Chère madame, dès la première minute où j’ai eu l’honneur de vous voir, je vous ai tenu pour

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