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fort troublé. M. de Penneville, qui a la fâcheuse habitude de tout dire…

— Très fâcheuse en effet, madame, je la lui ai souvent reprochée.

— Sans le corriger, poursuivit-elle, puisqu’il nous a rapporté une conversation qu’il avait eue avec vous, sans nous taire aucun des scrupules qui vous sont venus au sujet de son mariage.

— Je le reconnais bien là, le malheureux, fit le marquis.

— Cela m’a donné beaucoup à penser, et je suis obligée de rendre hommage à votre haute raison. Je dois passer condamnation, je m’étais cruellement abusée. Il n’y a pas entre ces jeunes gens cette harmonie des caractères et des goûts qui est la première condition du bonheur.

— Que j’ai de plaisir à vous entendre ! s’écria-t-il. L’harmonie des goûts, c’est là le point ; encore n’est-ce pas assez. Dans les vues de la Providence et dans les miennes, le mariage doit être une société d’admiration mutuelle. Or il est venu à ma connaissance… Oui, chère madame, je connais une femme du plus rare mérite. Elle a publié d’admirables sonnets, que lui envierait Pétrarque, s’il était encore de ce monde, et un traité sur les devoirs et les vertus de la femme que Fénelon consentirait

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