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— Je connais, me répondit-elle, l’entêtement de sir Percival et l’impatience avec laquelle il subit le contrôle de son conseiller intime. Il voudra, je crois, vous tenir tête à lui tout seul, tout comme il voulait d’abord, à Blackwater-Park, agir par lui-même. L’heure où vous devez vous attendre à voir intervenir le comte, sera celle où vous tiendrez sir Percival à votre discrétion. Les intérêts du premier se trouveront alors directement menacés ; et pour sa propre défense, Walter, vous lui verrez déployer de terribles ressources.

— Nous pouvons le désarmer d’avance, répliquai-je. Quelques-uns des détails que je tiens de mistress Clements peuvent servir contre lui, et nous avons encore à notre disposition d’autres moyens de soutenir la lutte. Il y a, dans la relation de mistress Michelson, certains passages d’où il résulte que le comte a cru nécessaire de se mettre en communication avec M. Fairlie ; et dans cette démarche peut se rencontrer telle ou telle circonstance plus ou moins compromettante pour lui. Pendant mon absence, Marian, écrivez à M. Fairlie, et demandez-lui une réponse où soit exactement décrit ce qui s’est passé entre lui et le comte ; qu’il vous renseigne, en même temps, sur tous les détails qui auraient pu lui parvenir, depuis lors, relativement à sa nièce. Dites-lui que l’exposé de faits que vous réclamez serait, tôt ou tard, l’objet d’instances nouvelles et plus pressantes, s’il répugnait à vous le donner aujourd’hui.

— J’écrirai cette lettre, Walter. Mais êtes-vous donc bien décidé à partir pour Welmingham ?

— Absolument décidé. Je vais consacrer deux jours à gagner de quoi nous suffire la semaine prochaine : cela fait, je m’embarque pour le Hampshire…

Quand arriva le troisième jour, j’étais prêt à me mettre en route.

Comme il était possible que mon absence durât quelque temps, j’arrangeai avec Marian une correspondance régulièrement quotidienne ; et naturellement nous nous écririons sous des noms supposés, la prudence la plus vulgaire l’exigeant ainsi. Tant que j’aurais régulièrement

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