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café comme d’habitude, et laissait son épouse dans la solitude. À peine la menait-il, deux ou trois fois par hiver, à l’Opéra-Comique, selon le rite très rigoureusement observé par la bourgeoisie parisienne, — et encore M. Râpe allait-il là comme un chien qu’on fouette.

Mme Râpe était une personne incapable de trahir ses devoirs ; mais elle ne pouvait se défendre d’une sourde irritation. Soyez donc une honnête femme, une associée utile et laborieuse, passez donc toutes vos journées dans une prison transparente, la plume à la main, à écrire des chiffres sur un gros registre, pour que votre mari vous en récompense si mal et préfère à votre société celle de cinq ou six videurs de bocks, tout au plus bons, entre deux parties de cartes ou de jacquet, pour prédire la chute du cabinet à brève échéance ; ce qui n’est vraiment pas malin, puisque la France s’offre en moyenne, deux fois par an, sa crise ministérielle,

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