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ratifs pour recevoir mon tuteur, Éva et son enfant, qui nous arrivent demain, j’étais assise devant le portail, ce cher portail à jamais mémorable, quand Allan revint à la maison.

« À quoi pensiez-vous là, chère petite ? me dit-il.

— Curieux que vous êtes ! lui répondis-je ; j’ai presque honte de vous le dire, mais c’est égal : eh bien ! je pensais à ma figure d’autrefois.

— Et qu’est-ce que vous en pensiez, ma diligente abeille ?

— Je pensais, lui dis-je, qu’il aurait été impossible que vous m’eussiez aimée davantage, même si je l’avais conservée…

— Telle qu’elle était jadis ? demanda-t-il en riant.

— Justement, répliquai-je.

— Dame Durden, me dit Allan en m’offrant son bras, vous regardez-vous quelquefois dans la glace ?

— Vous le savez bien, car vous m’y prenez quelquefois.

— Ne voyez-vous pas alors que vous êtes plus jolie que vous n’avez jamais été ? »

Je ne le savais pas, et je ne suis pas bien sûre que ce soit vrai ; mais je sais que mes petites filles sont charmantes, que mon Éva est très-belle, que mon mari est d’une beauté pleine d’élégance et de distinction, que mon tuteur a la figure la plus radieuse et la plus bienveillante qu’on puisse voir, et qu’il leur est inutile que je sois jolie… même en supposant que…

FIN.
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