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Rien ne doit les sortir de leurs longues pensées ;
Impassibles gardiens des croyances passées,
Ils sont les durs rêveurs qu'aucun bruit n'interrompt.

Ils contemplent l'Egypte avec leurs yeux énormes ;
Frères de tous ses dieux aux impossibles formes,
Ils portent sur leur dos toute l'éternité.
Seuls, quelques caïmans se traînent dans la fange ;
Et parfois flotte et glisse au cours droit d'une cange
Un chant marin qui meurt par le fleuve emporté.


II

Ah ! Qui pourra sonder la tristesse qui noie
Un jeune et doux visage accompli pour la joie !
Qui pourra te comprendre, ô mystère des yeux,
Plus profond que la mer, plus vaste que les cieux ?
Lorsqu'un soupir se mêle à la harpe plaintive ;
Lorsqu'un de longs cils noirs une perle furtive
Brille comme une larme et tombe, et reparaît ;
Lorsqu'un mal contenu soulève d'un seul trait,
Sous un gorgerin d'or, un sein vierge qui tremble
Au battement des sons et du cœur tout ensemble,

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