émet et qui sont aujourd’hui la plus haute expression de ce que les économistes appellent la monnaie fiduciaire.
ii. — les billets.
Il fallait une singulière hardiesse pour jeter des billets de banque dans la circulation aux dernières heures du dix-huitième siècle, lorsque l’on était encore sous le coup de la ruine causée par les assignats. Tout ce qui avait l’air de papier-monnaie semblait frappé à l’avance de discrédit et de mort. Jamais, en effet, pareille débauche ne s’était encore vue ; la République avait, sous ce rapport, dépassé les folies de la rue Quincampoix. Très-sérieuse dans le principe et appuyée sur des biens nationaux d’une valeur estimée honnêtement à dix milliards, l’opération avait sa raison d’être, car le papier émis n’était que la représentation mobile de la richesse immobilière possédée par la nation même ; mais on ne sut pas s’arrêter en chemin. Il était si facile de pourvoir à toutes les nécessités en faisant imprimer des morceaux