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Par ce qui précède on a pu juger de la misère qui accable notre enseignement supérieur ; mais il est bon néanmoins de citer quelques chiffres, car les facultés rendent au trésor une partie de l’argent qu’elles en reçoivent. En effet, les rétributions versées par les étudiants pour inscriptions, examens, certificats d’aptitude, diplômes, n’appartiennent pas à l’instruction publique, elles sont versées dans les caisses de l’État. J’ai sous les yeux les comptes de dix années antérieures à 1873 ; il est intéressant d’en mettre le tableau comparatif sous les yeux du lecteur, afin que celui-ci puisse juger, au premier coup d’œil, quelles ressources misérables et illusoires la France met au service de son enseignement supérieur.

années.crédits législatifs.recettes de l’état.dépenses restant a la charge de l’état.
 fr.fr.  c.fr.  c.
1863…………3 749 7213 154 365 00595 356 00
1864…………3 764 7213 293 845 00470 876 00
1865…………3 778 3783 597 529 00180 849 00
1866…………3 828 8213 597 647 00231 174 00
1867…………3 933 8213 675 268 50258 552 50
1868…………3 940 5213 860 459 5080 061 50
1869…………4 187 2814 015 727 00171 554 00
1870…………4 215 5213 323 569 50891 951 50
1871…………4 349 7213 149 442 501 200 278 50
1872…………4 402 9214 316 610 0086 311 00


Donc un peu plus de 1 200 000 francs dans une année exceptionnelle où nos facultés sont désertes, c’est là le maximum ; le minimum ne s’élève pas à 81 000 francs. Cela est de nature à nous faire réfléchir. M. Duruy, visitant l’École pratique de médecine le 3 février 1864, a dit : « Il faut que le budget cède à la science et non la science au budget. » C’est là un mot d’ordre auquel dé-

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