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passe pas dix ans sans que l’on en présente ; ils sont étudiés et repoussés ; on semble se contenter des apparences, et l’on édifie beaucoup de fontaines sans trop se préoccuper d’y amener de l’eau. On prodigue les sculptures, les attributs ; le public n’en est pas plus satisfait. Après l’inauguration de la fontaine de la rue de Grenelle, en 1739, on ne s’arrête guère à admirer les statues de Bouchardon, et on la surnomme la Trompeuse, car elle a promis de l’eau et n’en a point donné. Une sorte d’indifférence qui ressemble bien à de l’apathie neutralise toutes les bonnes intentions qui se font jour ; on voit inutilement poindre des idées qui plus tard trouveront une réalisation facile et qui alors paraissent téméraires.

En 1762, Deparcieux offre d’amener à Paris les eaux de la petite rivière de l’Yvette, qui sort de terre entre Versailles et Rambouillet ; deux ingénieurs célèbres, Perronet et de Chezy, donnèrent corps à l’idée de Deparcieux, en dressant le plan de l’aqueduc de l’Yvette. Trois ans après, en 1765, une compagnie propose d’élever les eaux de la Seine de façon à les distribuer dans toutes les maisons de Paris moyennant une taxe proportionnelle. Les deux projets opposés l’un à l’autre se partagent si bien l’opinion publique, que ni l’un ni l’autre ne sont adoptés. Vers ce moment, 1769, les premiers mémoires sont publiés en faveur des pompes à, feu ; mais les inventeurs se disputent au lieu de s’associer. Auxiron réclame la priorité ; les frères Périer présentent un groupe d’actionnaires sérieux et obtiennent par lettres patentes du 7 février 1777, enregistrées au parlement le 16 juillet 1778, l’autorisation de construire à leurs frais des machines à feu propres à élever l’eau de la Seine et à la faire parvenir dans des réservoirs placés à une telle altitude, qu’il serait facile de la diriger sur les différents quartiers de la ville. Restait l’emplacement

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