dra les liens qui nous attachent traditionnellement à l’Église dont le chef est à. Rome ; le libre examen pénétrera des âmes qu’il n’a fait encore qu’effleurer ; le rationalisme, si desséchant parfois, arrachera aux croyances cette armure de mysticisme qui, pendant tant de jours, les a rendues invulnérables ; les gens pour qui les pratiques religieuses tiennent lieu de toutes vertus ne seront plus satisfaits d’eux-mêmes ; la tolérance réellement impartiale s’infiltrera dans nos mœurs ; les relations de l’Église et de l’État se modifieront de façon que l’un et l’autre recouvrent leur liberté ; l’union trop intime qui souvent les neutralise sera rompue ; il sera permis à chaque citoyen d’adorer Dieu à sa manière, et peut-être la foi trouvera-t-elle sa formule dans cette parole que Napoléon prononçait devant le conseil d’État, au mois d’octobre 1804 : « Le Paradis est un lieu central, où les âmes de tous les hommes se rendent par des chemins différents ; chaque secte a sa route particulière. »