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Histoire d’un paysan.

« Écoutez c’est la France qui parle ! » (Page 191.)
« Écoutez c’est la France qui parle ! » (Page 191.)

ne se soucie pas assez de ce chapitre. Alors, à moins d’être un imbécile, le citoyen saura

« Je crois qu’il était impossible d’organiser un meilleur contrôle. Reste à savoir si vous devez contents des dépenses : car la constitution porte que, sous aucun prétexte, les fonds nécessaires à l’acquittement de la dette nationale et au payement de la liste civile ne pourront être refusés ou suspendus. Pour la dette nationale, rien de plus juste, et j’ai voté oui ; une nation comme la France ne peut se laisser mettre en faillite, et ceux qui lui prêtent doivent savoir qu’il n’existe pas de meilleur placement dans le monde ; chacun de nous en répond jusqu’à son dernier liard, et nous serions indignés si nos représentants

voulaient faire banqueroute pour nous, c’est clair !

« Mais, quant à la liste civile, pourquoi doit-elle passer avant tous les services de l’État ? Est-ce que nos juges, nos magistrats, nos administrations, nos soldats, ne doivent pas être aussi sûrs de leur payement que le roi ? Pourquoi le roi doit-il recevoir ses appointements avant ceux qui font l’existence de la nation ? Je n’en vois pas la raison. J’ai voté contre, et je regarde cela comme un défaut de notre constitution ; mais ne nous arrêtons pas là-dessus, c’est un petit défaut. Et d’ailleurs la constitution réserve à l’Assemblée legislative le droit de fixer, à la fin de chaque règne, Je montant de la liste civile pour le règne suivant. C’est un grand remède, et nous ne devons pas

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