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L’AMI FRITZ.

naturellement discret, ne voulut pas interrompre ses réflexions.

Les choses continuèrent ainsi trois ou quatre jours.

Chaque soir Fritz allait à son ordinaire faire quelques parties de youker au Grand-Cerf. Là, ses camarades remarquaient également une préoccupation étrange en lui : il oubliait de jouer à son tour.

« Allons donc, Kobus, allons donc, c’est à toi ! » lui criait le grand Frédéric.

Alors il jetait sa carte au hasard, et naturellement il perdait.

« Je n’ai pas de chance, » se disait-il en rentrant.

Comme Schweyer avait de l’ouvrage à la maison, il ne pouvait venir que deux heures par jour, le matin ou le soir, de sorte que l’affaire traînait en longueur, et même elle se termina d’une façon singulière.

En mettant le steinberg en perce, le vieux tonnelier s’attendait à ce que Kobus allait comme toujours, emplir le gobelet et le lui présenter. Or Fritz, par distraction, oublia cette partie importante du cérémonial.

Schweyer en fut indigné.

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