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L’AMI FRITZ.

— Très-bien, monsieur Kobus.

— Et Sûzel aussi ?

— Oui, Dieu merci, tout va bien. Depuis quelques jours, Sûzel paraît seulement un peu triste ; je la croyais malade, mais c’est l’âge qui fait cela, monsieur Kobus, les enfants deviennent rêveurs à cet âge. »

Fritz, se rappelant la scène du clavecin, devint tout rouge et dit en toussant :

« C’est bon… oui… oui… Tiens, Katel, mets ces cerises dans l’armoire, je serais capable de les manger toutes avant le dîner. Faites excuse, père Christel, il faut que je m’habille.

— Ne vous gênez pas, monsieur Kobus, ne vous gênez pas. »

Tout en s’habillant, Fritz reprit :

« Mais vous n’arrivez pas de Meisenthâl seulement pour m’apporter des cerises ?

— Ah non ! j’ai d’autres affaires en ville. Vous savez, quand vous êtes venu la dernière fois à la ferme, je vous ai montré deux bœufs à l’engrais. Quelques jours après votre départ, Schmoûle les a achetés ; nous sommes tombés d’accord à trois cent cinquante florins. Il devait les prendre le 1er juin, ou me payer un florin pour chaque jour de retard. Mais voilà bientôt trois semaines qu’il

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