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sceptre, qu’il tient : aussi, le roi vaut-il seul, a dit Manou,

dix brahmes, versés dans les Védas. 1721-1722.

» Si le roi Parîkshit a commis cette faute, c’est qu’il était accablé de faim, de fatigue, de chaleur, et qu’il ignorait, je pense, ce vœu, qui enchaînait ma langue. 1723.

» Pourquoi donc as-tu commis avec tant de légèreté une mauvaise action contre lui, sans réfléchir, comme un enfant ? Le roi ne mérite pas, mon fils, une malédiction de nous, certes ! en aucune manière. » 1724.

« Que ce soit légèreté ou mauvaise action, repartit Çringi, qu’elle te plaise ou déplaise, la parole, que j’ai dite, mon père, ne le sera pas en vain. 1726.

» Il n’en sera pas autrement, mon père, je te l’assure ! Je ne parle jamais à l’étourdie dans les choses même sans conséquence : à plus forte raison, quand je maudis. »

« Je sais, mon fils, que ta puissance est terrible et que ta parole est vraie, lui répondit Çamîka : ce que tu as dit avant ne fut jamais faux, ta parole d’aujourd’hui ne sera donc pas sans effet. 1726-1727.

» Mais un fils, bien qu’arrivé à l’âge adulte, peut toujours être blâmé par son père, afin qu’il acquière plus de vertus et qu’il obtienne une plus vaste renommée. 1728.

» À plus forte raison, s’il est, comme toi, un enfant, n’ayant jamais sucé d’autre lait que celui de la pénitence. La colère dans les hautes âmes croit démesurément à proportion de la force. 1729.

» C’est moi-même, que je vois à blâmer en toi, ô le plus solide appui des observances, moi, qui n’ai su voir qu’avec des yeux de père ta pétulance et ta légèreté ! 1730.

» Va ! Nourris-toi de fruits sauvages et fais la principale étude de la patience. Quand tu auras étouffé en toi ce

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