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ADI-PARVA.

s’envola rapidement au sein des airs et le roi tomba de

nouveau évanoui sur la terre. 6584.

» Le ministre, qui cherchait avec son escorte et son armée ce roi, le plus grand des souverains, le trouva dans la vaste forêt. 6585.

» Il vit ce héros gisant abandonné sur la terre, comme un drapeau arboré d’Indra, qu’on eût jeté à bas, une fois terminée sa fête. 6586.

» Le ministre se sentit à cette vue comme brûlé par le feu ; il courut vite à lui, avec cet empressement, qu’inspire l’amitié. 6587.

» Il releva ce prince évanoui d’amour, tel qu’un fils, héritier d’une couronne, est relevé par le roi son père du sol de la terre, oû il est tombé. 6588.

» Quand le ministre, avancé en âge, en science, en renommée, en politique, l’eut mis sur son séant, toutes ses inquiétudes s’évanouirent. 6589.

» Il dit à l’amant relevé, d’une voix douce et polie :

« Ne crains pas, tigre des hommes ! La félicité descende sur toi, monarque sans péché ! » 6590.

» Le prince, qui faisait tomber les ennemis sur le champ de bataille, est lui-même tombé, pensait-il, sur le sol de la terre. 6591.

» La tiare du roi s’était brisée ; il arrosa donc sa tête avec une onde fraîche, embaumée par la fleur des lotus.

» Aussitôt que le monarque eut repris ses sens, il congédia toute son armée et ne garda avec lui que le ministre seul. 6592-6593.

» La grande armée partit au commandement du roi, et le roi continua de rester sur ce plateau de la montagne. 6594.

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