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ADI-PARVA.

pable trame ; et c’est pour cela, fils de Prithâ, qu’il m’a

naguère donné cet avis déguisé. 5784.

» Avertis par cet homme, qu’anime sans cesse le désir de notre bien, comme par un plus jeune père, que son amour inspire, nous avons pénétré que des ouvriers scélérats, dévoués à la volonté du cruel Douryodhana, avaient construit cette maison funeste. » 5785.

« Si ta grandeur pense, lui répondit Bhîmaséna, que cette maison fut disposée pour un incendie, eh bien ! retournons, comme nous sommes venus, dans la maison, où nous habitions auparavant. » 5786.

« Il nous faut continuer d’habiter ici, répondit Youddhishthira, nous tenant sur nos gardes, déployant nos efforts contre le danger, sans jamais en laisser rien paraître, et sans cesse occupés à trouver la voie sûre et désirée, qui peut nous tirer d’ici : tel est mon sentiment. 5787.

» Car, si le moindre signe dévoilait à Pourotchana nos pensées, alors, se hâtant d’accomplir son projet, il nous brûlerait, dût-il employer la violence. 5788.

» Ce lâche n’a peur, ni du blâme, ni du crime, tant il est soumis à la volonté de Souyodhana ! 5789.

» De plus, nous, une fois brûlés, que ferait Bhîsma, notre grand-oncle ? Pourquoi souleverait-il stérilement la colère des Kourouides ? 5790.

» Cependant, si nous étions brûlés dans cette maison, notre grand-oncle Bhîshma pousserait encore le cri JUSTICE ! et les autres chefs des Kourouides en seraient nécessairement irrités. 5791.

» Si nous fuyons par la crainte de l’incendie, Souyodhana, que presse l’avidité du trône, nous fera tous mourir de maladies, causées par le poison. 5792.

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