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SABHA-PARVA.

montagne, qui n’est pas autre chose qu’une fourmillière,

je ne regarde pas encore ce fait comme étonnant, Bhîshma !

« Il a mangé en jouant sur le front de la montagne une masse énorme de nourriture ! » Ce qui nous a causé le plus d’étonnement, Bhîshma, c’est de t’entendre nous tenir ce langage ! 1441-1442.

» Quoi ! ce qu’il y a de plus fort, homme, qui sais les devoirs, c’est qu’il a bien dîné ! « Il a tué Kansa ! » dis-tu. Ce n’est pas encore une chose très-merveilleuse.

» Peut-être n’as-tu pas ouï dire aux sages la sentence, que je vais t’apprendre, à toi, qui sais le devoir, Bhîshma, homme abject dans la race de Kourou : 1443-1444.

« Celui, qui veut manger ses aliments, celui, qui veut conserver sa maison, ne fera tomber ses armes ni sur les femmes, ni sur la race bovine, ni sur les brahmes. »

» C’est ainsi que les vertueux sages ont toujours instruit dans le monde les hommes de bien ; mais cette vérité, on la voit toute fausse en toi, Bhîshma. 1445-1446.

» Tu dis, comme un ignorant, ô le dernier des Kourouides, en célébrant Kéçava, qu’il est élevé dans la science, qu’il est avancé en âge, qu’il est plus que moi. 1447.

» Puisqu’il est honoré sur ta parole, Bhîshma, comment a-t-il mérité ces louanges, l’homme, que souillent le meurtre d’une femme et celui d’un taureau ? 1448.

» Tu dis : « Il est le meilleur des êtres intelligents, il est le seigneur du monde ! » Et Kéçava de le croire sur ta parole ! 1449.

« Tout cela est ainsi ! » pense-t-il. Ce qu’il y a de vrai, c’est que tout cela est faux. Parce qu’on chante beaucoup, on ne commande pas au chantre des hymnes.

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