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SABHA-PARVA.

même qu’elle n’en eût pas, cela ne m’étonne et ne m’étonnerait

pas davantage. 2286.

» Car les biens de toute nature, qui appartenaient aux fils de Pândou, et leur personne elle-même, et Krishnâ avec eux, toutes ces richesses ont été justement gagnées ici par le fils de Soubala ! 2287.

» Douççâsaua, ce Vikarna, qui fait sonner si haut son habileté, se montre ici bien maladroit : enlève-moi leurs habits aux fils de Pândou et à Draâupadî elle-même ! »

À ces mots, rejeton de Bharata, tous les Pândouides, rejetant d’eux-mêmes leurs vêtements extérieurs et tous leurs habits, s’assirent nus dans l’assemblée. 2288-2289.

Sur le champ Douççâsana, sire, ayant tiré de force Draâupadî au milieu de la salle, se mit à lui arracher ses vêtements. 2290.

Tandis qu’il cherchait à lui enlever son habit, elle tourna sa pensée vers Hari : « Krishna, disait-elle en soi-même, toi qui habites à Dwarakâ, Govinda, l’amant des Gopîs, 2291.

» Dieu aux longs cheveux, comment ne sais-tu pas que je suis en jouet au mépris des Kourouides ? À moi, protecteur ! À moi, époux de Lakshmî ! maître de la foudre, toi, par qui l’infortune est détruite ! 2292,

» Arrache-moi, Djanârdana, à cette mer des Kourouides, où je péris submergée ! Krishna, Krishna le grand ascète, l’âme de l’univers, toi, qui donnes l’existence à tout, Govinda, sauve-moi, infortunée, qui succombe au milieu des enfants de Kourou ! » Tandis qu’elle se rappelait ainsi Krishna, Hari, le seigneur des trois mondes, la dame irritée pleurait et, pleine de chagrin, se couvrait le visage. 2293.

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