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étalé en éventail, descendait, et lui caressait les épaules ; devant le bord du tarbouch, posée sur les cheveux et allant d’une oreille à l’autre, elle avait une petite branche de fleurs blanches, factices. Ses cheveux noirs, frisants, rebelles à la brosse, séparés en bandeaux par une raie sur le front, petites tresses allant se rattacher sur la nuque. Elle a une incisive d’en haut, côté droit, qui commence à se gâter. Pour bracelet, deux tringlettes d’or tordues ensemble et tournées l’une autour de l’autre. Triple collier en gros grains d’or creux. Boucles d’oreilles un disque en or, un peu renflé, avant sur sa circonférence de petits grains d’or.

Elle a sur le bras droit, tatouées, une ligne d’écritures bleues.

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Les musiciens arrivent un enfant et un vieux, l’œil gauche couvert d’une loque ; ils raclent tous les deux du rebfabeh, espèce de petit violon rond, terminé par une branche de fer qui s’appuie par terre, avec deux cordes en crin. Le manche aussi est très long par rapport au corps même de l’instrument. Rien n’est plus faux ni plus désagréable. Les musiciens ne discontinuent pas d’en jouer ; il faut crier pour les faire s’arrêter.

Ruchiouk-Hânem et Bambeb se mettent à danser. — La danse de Ruchiouk est brutale, elle se serre la gorge dans sa veste de manière que ses deux seins découverts sont rapprochés et serrés l’un près de l’autre. Pour danser, elle met, comme ceinture pliée en cravate, un châle brun à raie d’or, avec trois glands suspendus à des rubans. Elle s’enlève tantôt sur un pied, tantôt sur un autre, chose merveilleuse ;

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