< Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu
Cette page n’a pas encore été corrigée

très en dedans ; ces demoiselles ont des robes transparentes, cela rappelle les b….. Deverria 1829. La gravure cochonne a donc existé de toute antiquité !

Dans la même grotte, grand couloir, mur à droite un homme nu peint en rouge, qui est dans une barque et qui cueille des lotus ; au-dessus de sa tête une branche s’incline, une cigogne se tient sur l’arbrisseau, chose charmante pleine de grâce et d’originalité.

On sent une odeur de laiterie et de chauves-souris. Quelques-unes de ces grottes s’étendent en large, d’autres en profondeur seulement. Des familles vivent là dedans avec leurs enfants nus, des poussins, etc. ; quelques-unes ont des portes avec des planches peintes de cercueil.

De là, la terre sous vos pieds est trouée comme un tamis et d’une effrayante façon. — Plaine de Thèbes au milieu, les deux colosses vus de dos ; Médinet-Abou sur la droite, qui se découpe carrément dans la plaine, fuyant et se rétrécissant de ce côté. Au delà de la plaine, le Nil bleu, Louqsor, à qui rien n’est comparable comme effet de ruine dans le paysage ; au fond, les montagnes, blanches au sommet et déchiquetées, avec un glacis rose sur leur bleu (le bleu domine de beaucoup). À gauche, au fond, Karnac confus ; l’Amenophium (ou Rhamesseum) à nos pieds ; un peu plus loin, Gournah, avec ses dalles basses, revêtement supérieur de son toit, et qui de ce côté, à cause des monticules (terres provenant des trous) qui l’entourent, paraît très bas.

Nous passons la nuit dans le Rhamesseum, au milieu de grosses colonnes, la figure tournée vers

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.