< Page:Flaubert - Notes de voyages, I.djvu
Cette page n’a pas encore été corrigée

une charogne de cheval enflé, il le commençait par l’anus. Deux ou trois boutiques, Joseph achète du raisin dans mon foulard bleu. — Le cousin du gouverneur nous suit pour avoir du sulfate de quinine. — Moulin, eau claire qui coule ; une-femme puisant de l’eau ceinture, voile de couleur qui couvre seulement la bouche, beau bras et belle main, un peu dans le style Mignard, nez tout droit, yeux noirs baissés vers l’eau. — Tohu-bohu de consultations dans notre campement. Ce pays est dévoré de fièvres, et de brigands. — Nuit moins froide que la précédente.

Levés à 3 heures, partis à 4. — Immense et magnifique plaine connue sous le nom de campagnes d’Israël. Quelques champs de sésame, carrés, verts, qui se détachent sur le fond blond des herbes roussies par l’été ; ombrelles chinoises des chardons. Il y a aussi, çà et là, un peu de coton et de mais. Le soleil se lève à droite ; ses rayons, avant qu’il ne paraisse sur les montagnes, font des gloires ; un nuage enroulé en écharpe longue, or dans la partie qui recouvre le soleil, puis tout à coup bleu et allant s’apâlissant vers Djenin. — Abou-Ali nous cueille des fleurs de jusquiame. — Trois soldats turcs d’escorte, l’un avec une lance de 12 à 15 pieds au moins de long, en bambou, ornée de deux grosses houppes au haut de la hampe. — Algarade, ils courent à fond de train, le pistolet au poing ; long détour du soldat de gauche pour les envelopper. — Le matin, prise d’un lièvre. Au bout de la plaine est la petite montagne derrière laquelle se trouve Nazareth ; à droite, le mont Thabor, détaché complètement à l’œil des autres montagnes, et ayant la forme d’une demi-sphère

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.