Flambeaux étincelants dont les aimables traits
Naissent du sein de l’ombre et l’étouffent après ;
Ténébreuses clartéz, yeux de la nuit obscure,
Qui veillez quand tout dort au sein de la nature,
Puisque vous êtes seuls les fidèles témoins
De la douce faveur que j’espérois le moins,
Puisque votre clarté ne donne plus d’ombrage
À l’aimable sujet des plaisirs où je nage,
Astres, soyez secrets, et ne publiez pas
Que Philis me fait vivre après tant de trépas !
Sur les lis de son sein mollement je repose,
Je baise mille fois ses deux lèvres de rose,
J’idolâtre sa joue et frise ses cheveux,
Je les épands en onde ou les resserre en nœuds,
Je me pasme aux rayons de ses douces œillades,
Qui guérissent mon corps et mes esprits malades.
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Mille petits amours, nos folâtres complices,
Viennent participer à nos chères délices ;
Sur son front de crystal l’un aiguise ses dards,
L’un se mêle en sa tresse et l’autre en ses regards,
L’un nous couvre de myrthe et de fleurs immortelles,
L’autre évente nos feux du doux vent de ses ailes.
Beaux astres, qui voyez tant de ravissements,
Si vous fûtes jamais propices aux amants,
Tandis que dans le ciel vos clartéz font la ronde,
Contentez-vous de voir ce que je cache au monde !
Votre splendeur obscure est plus douce à mes yeux
Que les feux éclatants du soleil radieux.
Pour en finir avec Claudine, nous ajouterons que Colletet, non content de vouloir la faire passer pour un prodige de beauté, la voulut semblablement faire passer pour un prodige d’esprit. Après en avoir fait une Vénus, il voulut en faire une Muse : pour cela dit la chronique scandaleuse, il ne trouva rien de mieux que de composer sous