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épigrammes, il ne s’en soucie nullement ; et, en changeant

quelques mots, il s’en fait des éloges. Voici la variante qu’il propose modestement pour celles-ci :


On nous promet de Chapelain,
Ce docte et fameux écrivain,
Une incomparable Pucelle ;
La cabale en dit force bien.
Depuis vingt ans on parle d’elle<ref>
Var. Dans mille ans l’on parlera d’elle,
Ou l’on ne parlera de rien. </ref>,
Dans six mois on n’en dira rien.

AUTRE.

Par bonheur, devant qu’on imprime<ref>
Var. Devant même que l’on imprime
Cette Pucelle magnanime.
Chapelain tu tiens le haut bout.
Mais, comme on dit, si la Pucelle
A plu mesmes à la chandelle,
Au jour elle ravira tout. </ref>
Cette Pucelle magnanime,
Chapelain, tu tiens le haut bout ;
Mais on dit que cette Pucelle
Ne s’est fait voir qu’à la chandelle,
Et que le jour gâtera tout.
 

AUTRE.

Après une vie éclatante,
La Pucelle fut autrefois
Condamnée au feu par l’Anglois,
Quoiqu’elle fut très-innocente ;
Mais celle qu’on voit depuis peu<ref>
Var. Mais celle qu’où voit depuis peu,
Comme elle est tout d’esprit ne craindra pas le feu.</ref>
Mérite justement le feu.


M. de Montmor, maître des requêtes, lui décocha ce distique doucereux :

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