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assez travaillé pour les rois, les princesses et les seigneurs, voulut que son Persée conquît l’admiration populaire ; car il le scella très-solidement dans le socle pour le soustraire au caprice de la grande-duchesse, qui désirait en orner son appartement, préférant à ce riche sanctuaire la perpétuelle exposition publique.

L’Enlèvement des Sabines a été pour Jean de Bologne un admirable prétexte de déployer sa science du nu et de faire voir la beauté humaine sous trois expressions différentes : une belle jeune femme, un jeune homme vigoureux, un vieillard superbe encore. Ce beau groupe de marbre rappelle le Bouc enlevant Orythie, du jardin des Tuileries : c’est la même élégance vague, la même ingénieuse facilité d’arrangement. Sur la plinthe, un bas-relief explique ce que le sujet pourrait avoir d’indécis et de peu intelligible.

La fontaine de Neptune de l’Ammanato, qui s’élève monumentalement à l’angle du palais de la Seigneurie, dans l’espace laissé vide par la maison rasée des Uberti, a un aspect riche et grandiose, quoiqu’elle soit inférieure aux projets des autres artistes, repoussés au profit de l’architecte favori du grand-duc Cosme Ier. Le dieu, de grandeur colossale, est debout sur une conque traînée par quatre chevaux marins, deux de marbre

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