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lances, la grille, les fleurs de lis, les petits et les

grands berceaux. Les grands berceaux étaient le tableau final et comme l’apothéose de cette représentation aquatique. À voir tous ces jets s’élancer, se croiser, s’arrondir, décrire des arcs de cercle, prendre diverses figures, retomber et se briser avec un scintillement de cristal, le public s’enthousiasmait et applaudissait comme à une pièce de théâtre.

Nous retrouvons des traces de cette admiration dans une description de Versailles, en vers héroïques, de C. Denis, « fontainier du Roy. » Si le poëte chez lui laisse quelque peu à désirer, sa compétence hydraulique ne peut du moins être contestée par personne.

Enfin les grands berceaux pour être les derniers,
Ne cèdent pas la gloire et l’honneur aux premiers.
Ce spectacle est charmant, il faut que je l’avoue :
Et, tout le temps que le théâtre joue,
Les décorations avec les bassins,
Les nappes et la grille ayant les mêmes fins,
Font leurs jets différents pour nous faire paraître
Le respect et l’honneur qu’ils rendent à leur maître.

Dans ce vers qui pour le temps n’avait rien de trop courtisanesque, C. Denis, « fontainier du Roy, » a pressenti cette formule respectueuse

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