tir le feu. Cependant nous approchions d’Anvers, et comme le chemin de fer n’y aboutit pas directement, une foule d’omnibus de diverses formes et de diverses couleurs était ameutée à la descente. Ces omnibus se payent six sous comme les nôtres ; ils sont doublés en toile peinte et cirée, ont une impériale entourée de grillage pour mettre les paquets, et sont attelés de trois chevaux de front, comme l’étaient primitivement les omnibus de Paris. Ces chevaux, plus beaux et mieux nourris que les misérables rosses qui servent ici au transport en commun, n’ont pour tout harnais qu’un collier très-léger et sont du reste entièrement nus.
On entre dans Anvers par une porte de pierre, relevée de bossages, d’armoiries, et de trophées d’un effet qui ne manque pas de majesté ; les maisons roses, vert-pomme et gris de souris y abondent comme de raison ; j’en ai même vu deux ou trois en bois d’un ton goudronné fort régalant ; mais ce qui m’a le plus étonné, c’est la quantité prodigieuse de Madones, peintes et ornées de verroteries comme les bonnes vierges