< Page:Gautier - Zigzags.djvu
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 144 —

ainsi bariolées, placardées, zébrées d’inscriptions et de pancartes, vues du milieu de la Tamise, présentent l’aspect le plus bizarre.

Je ne fus pas peu surpris d’apercevoir intacte, du moins à l’extérieur, la Tour, que je croyais, d’après les descriptions des journaux, brûlée et réduite en cendre. La Tour n’a rien perdu de son antique physionomie ; elle est encore là, avec ses hautes murailles, son attitude sinistre et son arcade basse (la porte des Traîtres), sous laquelle un bateau noir, plus sinistre que la barque des ondes, apportait les coupables et venait reprendre les condamnés à mort. La Tour n’est pas, comme son nom semblerait l’indiquer, un donjon, un beffroi solitaire ; c’est une bastille en règle, un pâté de tours reliées entre elles par des murailles, une forteresse entourée de fossés, alimentée par la Tamise, avec des canons, des ponts-levis ; une forteresse du moyen âge, aussi sérieuse pour le moins que notre Vincennes, où se trouvent une chapelle, une messagerie, un trésor, un arsenal, et mille autres curiosités. —

    Cet article est issu de Wikisource. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.