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En fait de théâtre, je n’ai vu que l’Opéra-Italien et le Théâtre-Français. Te parler de Mlle Forgeot, de Perlet, t’amuserait médiocrement ; je préfère te dire quelques mots de l’Opéra-Italien.

La salle peut lutter de grandeur avec celle de la rue Lepelletier ; mais ses dimensions sont acquises un peu aux dépens de la scène, qui est fort petite. Les spectateurs empiètent sur le théâtre. Il y a trois loges d’avant-scène entre la rampe et le rideau, ce qui produit l’effet le plus bizarre : les espaliers, les chœurs, n’ont pas le droit de s’avancer plus loin que le manteau d’Arlequin, car alors ils empêcheraient de voir les jeunes gentlemen placés dans les baignoires. Les premiers sujets seuls se postent sur le proscenium et jouent hors du cadre de la décoration, à peu près comme les figures d’un tableau qui seraient découpées et posées à cinq à six pieds en avant du fond sur lequel elles se meuvent. Quand, vers la fin d’un acte, par suite de quelque combinaison tragique, les héros sont poignardés et meurent près de

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