tête, et cogne leurs grappes noires contre les barreaux de la cage pour se débarrasser et leur faire lâcher prise ; en quelques minutes tout est exterminé, tant est grande l’adresse des chiens élevés à cet exercice. Mais ce qu’il y a de plus extraordinaire dans tout ceci, c’est que les domestiques chargés d’apporter les rats de Montfaucon à Paris, sont obligés de mettre dans leurs caisses deux ou trois douzaines supplémentaires pour avoir le compte en arrivant chez leurs maîtres ; car ils se mangent en route, et l’on ne trouverait plus que les queues à l’ouverture de la boîte : ceci paraît peu croyable, rien n’est pourtant plus vrai. — M. Magendie ayant été prendre lui-même douze rats à la voirie pour faire quelques expériences, n’en rapporta chez lui que trois vivants prodigieusement gonflés et distendus. Il ne restait des autres que les griffes, les dents, et quelques débris.
Ô rats myophages ! n’avez-vous donc pas honte de faire mentir les vers de Boileau, où il est dit que l’on ne voit point les animaux se déchirer entre eux !