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mal fait ; et quelle mandragore hideusement tortillée il peut naître d’une graine de violette ou de rose tombée sur un mauvais terrain ! Quant au reproche de barbarie, il est peu ou point fondé ; du reste, nous préférerions un peu de rudesse et de franche grossièreté, à l’exaltation romanesque et à la mollesse fiévreuse entretenue par la littérature frelatée des petits théâtres. — Mais nous moralisons ici à perte de vue, ce qui n’est pas notre affaire. Revenons à la description pure et simple.

Tout le monde se rappelle avoir vu, dans des temps plus prospères, les affiches du Combat avec les autres affiches de spectacles, à l’angle de tous les murs. Cette pancarte était ornée à sa partie supérieure d’une gravure sur bois très-curieuse et très-mirifique ; on y voyait le jeune et vigoureux taureau d’Espagne faisant sauter en l’air une demi-douzaine de chiens éventrés dont les boyaux décrivaient de capricieuses arabesques, etldont le sang pleuvait en gouttes noires longues d’un pouce ; des piqueux habillés en sauvages avec des cottes et des bonnets em-

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